Les comités départementaux de libération (C.D.L.) sont créés à l'initiative du Conseil national de la Résistance (C.N.R.) et ont été légalisés par le Comité français de Libération nationale puis gouvernement provisoire de la République française avec l'ordonnance d'Alger du 21 avril 1944 portant organisation des pouvoirs publics en France à la Libération.
Le C.D.L. est une structure de la Résistance intérieure française. Dans chaque département, la Résistance a été unifiée en 1944 autour de deux structures :
- une structure de résistance militaire : les forces françaises de l'intérieur (F.F.I.) ;
- une structure de résistance civile : le comité départemental de libération (C.D.L.).
Pour appartenir au C.D.L., il faut s'être fait remarquer par les risques courus et le refus de la défaite. Par conséquent, le C.D.L. regroupe les forces résistantes du département composées des représentants des différents mouvements de Résistance, des grandes organisations ouvrières, des représentants des grandes tendances politiques locales ou des partis, et éventuellement des personnalités locales non engagées dans un mouvement ou un parti, mais dont l'attitude patriotique aura été irréprochable.
L'ordonnance du 21 avril 1944 stipule : " dans chaque département est institué, dès la libération, un comité départemental de libération chargé d'assister le préfet en représentant auprès de lui l'opinion de tous les éléments de la Résistance. Il est obligatoirement consulté sur tous les remplacements des membres des municipalités et du conseil général. "
Un décret du 25 octobre 1944 renforce l'existence légale des C.D.L. en attribuant des indemnités de séjour et de déplacement à ses membres.
Le C.D.L. de l'Hérault a commencé à se réunir dès le 21 juin 1944. Dans la clandestinité, il s'est attaché à préparer la libération, l'insurrection nationale et la prise de pouvoir, effective à compter du 23 août 1944.
A partir de ce moment, le C.D.L., organisé en commissions, dans le respect des instructions arrêtées par le C.N.L., s'est chargé de nombreuses tâches :
- l'organisation du ravitaillement,
- l'épuration dans les administrations publiques,
- la reconnaissance des comités locaux de libération et l'installation des nouvelles municipalités,
- le règlement de toutes les questions urgentes, en tant qu'organisme consultatif auprès du préfet, dans divers domaines dont les questions agricoles, les salaires, le secours aux victimes de la répression,
- l'étude du budget départemental pour 1945.
En septembre 1944, le C.D.L. se compose :
* d'un bureau avec :
- M. Bène, représentant le mouvement de libération nationale (M.L.N.), président,
- M. Gautier, représentant le front national (F.N.), proche du parti communiste, secrétaire,
- M. Fillols, représentant le P.C.,
- M. Bessède, représentant le P.S.,
- M. Ainsa, représentant la C.G.T.
* des membres suivants :
- Mlle Atger, représentant les organisations féminines,
- M. Bouys, représentant le comité des intellectuels,
- M. Belmont, représentant les forces unies de la jeunesse patriotique (F.U.J.P.),
- M. Chambeyron, représentant les catholiques et familles nombreuses,
- M. le pasteur Cadier, représentant les protestants,
- M. Fontaine, représentant le M.L.N.,
- M. Vidal, représentant le comité de défense et d'action paysanne (C.D.A.P.).
La mission du C.D.L. s'achève progressivement à partir de début 1946, son existence ne se justifiant plus à partir de l'élection du conseil général.